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Insigne de distinction !
Face à un environnement de plus en plus concurrentiel, où se rencontrent les meilleurs comme les pires, les simples commerciaux sans formation avec les professionnels les plus aguerris, les mandataires ubérisés avec les agents titulaires, il était en effet nécessaire de trier l’ivraie du bon grain… Ou plus exactement les détenteurs, d’une carte professionnelle, d’un savoir concret et d’une aptitude éprouvée vis à vis des travailleurs de force de l’immobilier prêts à tout pour trouver leur place dans la chaîne alimentaire…
C’est donc Vesta, la déesse romaine du foyer, de la maison et de la lumière qui réchauffe et éclaire, qui a été choisie pour orner le blason de la profession. Une caution antique pour une activité moderne et de plus en plus technologique. Avec cette distinction, les consommateurs sauront plus facilement identifier les aptitudes et compétences des acteurs d’une profession reconnue et réglementée. Reste à présent, à faire valider par l’Etat cet insigne pour qu’il puisse être apposé sur la devanture des agents concernés, au même titre que les notaires ou les huissiers… A suivre.
Et justement, le Conseil Supérieur du Notariat n’a pas manqué de porter l’affaire sur le bureau du juge considérant que Vesta était trop proche de Marianne (l’insigne des Notaires en tant qu’officiers ministériels) et que cette similitude risquait de créer une confusion dans l’esprit embrumé du « consommateur ». Il est vrai que la forme et l’esprit de la signalétique était assez proche de celle des requérants. On peut imaginer que, dans l’esprit des instigateurs de la FNAIM, l’idée était de donner un gage de sérieux et un sceau d’officialité à la profession. Cependant, une tôle emboutie et miroitante n’a jamais garanti la rigueur d’un professionnel et ce ne sont pas la trentaine d’heures tri-annuelles de formation obligatoire, trop souvent orientées sur les techniques de vente, qui corrigeront les éventuelles carences. Et même si un notaire peut être un piètre professionnel, désinvolte ou altier, il n’en est pas moins titulaire d’un diplôme et dépositaire d’une charge.
Tout cela n’a pas échappé au tribunal de première instance, même si le défendeur a malgré tout interjeté appel. Cependant, comme cet appel n’est pas suspensif, les agences qui ont arboré cet éclatant blason sont maintenant invitées à le retirer dans les plus brefs délais.
Certains esprits avisés avaient déjà jugé qu’avant de s’équiper d’un insigne de reconnaissance, la profession serait bien inspirée de se doter d’un ordre professionnel avec un véritable pouvoir disciplinaire. En effet, le Conseil national de la transaction et de la gestion immobilières (CNTGI) a des compétences bien plus restreintes et ses avis ne sont que consultatifs. Cependant, il n’est pas certain que l’Europe et ses interdictions normatives, puisse rendre possible une telle instance, d’où l’idée de l’Union des syndicats de l’immobilier (Unis), de créer une Haute Autorité ou un Haut Conseil pour, espérons-le, corriger les manquements de cette profession pourtant très réglementée… Ensuite, il sera toujours temps de convier les Dieux.
Et justement le 05 juillet 2021, notaires et professionnels de l’immobilier ont finalement sonné la fin du conflit et trouvé un accord amiable sur la base d’un caducée au graphisme consensuel non susceptible de provoquer la confusion et… l’agacement.
Et puis, les initiateurs de ce signe de distinction se réjouissent à présent car le caducée est maintenant affiché sur plus de 3 000 établissements et les 10 000 ‘Vesta’ sont peut-être envisageables d’ici la fin 2023… Un signe manifeste de la bienveillance des Dieux, et de la Déesse…